Heure d'été, la logique absurde

Nous voici bientôt, une fois de plus, face au changement d'heure. Mais cette «tradition» est-elle justifiée ?

L’heure d'été est un système consistant à ajuster l'heure locale officielle, en ajoutant une heure à l'heure normale (appelée alors «heure d'hiver») pour une période allant généralement du début du printemps au milieu de l'automne, ce qui a pour effet de retarder l'heure à laquelle le Soleil se lève et se couche.

En théorie, l'intérêt de l'heure d'été réside dans les économies d'énergie qu'elle est censée permettre afin de profiter plus tard de la lumière solaire pendant la période estivale. Cet intérêt est cependant relativisé par la Commission européenne, selon laquelle ces économies sont limitées (voir le rapport en question). D'après cette dernière, le maintien de l'heure d'été en Europe devrait être essentiellement motivé par le confort des loisirs en soirées estivales.

Bien que cette pratique ait déjà une longue histoire à géométrie variable, il semblerait que les décisionnaires aient décidé de ne pas prendre en compte les enjeux écologiques et de santé publique de son maintien.

Bien que la Commission Européenne ait un projet d'abrogation de l'heure d'été, la proposition relève de l'absurde. au lieu de revenir à l'heure solaire, il est en effet proposé à chaque pays membre de choisir entre heure solaire (d'hiver) ou heure d'été permanente. Au lieu de résoudre la situation dans une démarche plus respectueuse de la nature, c'est une véritable usine à gaz qui se profile, avec le risque d'heures différentes pour des pays situés sur le même fuseau horaire.

Économiser l'énergie ?

S'agissant de la raison officielle de l'instauration d'une heure d'été, les économies sont-elles réelles ?

En France, une étude réalisée conjointement par le ministère de l'Industrie, EDF et l'ADEME estimait l'économie d'électricité en 2009 (pour l'éclairage) à environ 440 GWh. L'émission de 44 000 tonnes de CO2 aurait ainsi été évitée (Rapport ADEME 2010). Cela correspond à 17 kWh/foyer/an (comptage hors industrie, entreprises), soit 0,015 % de la consommation énergétique de la France en 2014, ce qui est plus que marginal. Cette proportion est en baisse continue sous l'effet conjugué de la baisse des dépenses d'éclairage et de la hausse de la consommation totale d'énergie.

Dans quelques pays européens (Espagne, Luxembourg, France, Belgique et Pays-Bas), l'heure légale d'été est 2 heures plus avancée que l'heure solaire : «il est «midi (solaire) à 14 h (légale)»

Il faut bien avouer que ce type d'ajustement se situe très loin des règles de respect de l'environnement.